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Guerre civile Libanaise : 1975 – 1990 (1/2)

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Syrie et grand liban après la création des états (1920) et l’accord de Londres (1922)

Naissance et pérennisation des tensions dans les années 1920-1975 :
La guerre du Liban est une guerre civile ponctuée d’interventions étrangères qui s’est déroulée de 1975 à 1990. Elle fit entre 130 000 et 250 000 victimes civiles. Les séquelles du conflit sont visibles sur une longue période avec une difficile reconstruction, la présence encore aujourd’hui de milices armées autonomes-religieuses et des reprises ponctuelles de la violence. Elle nous éclaire sur la période actuelle avec l’installation durable du Hezbollah, la puissance israélienne, mais aussi sur les processus de colonisation et de décolonisation français du Liban et des tensions en émanant.

C’est une conjoncture complexe qui nous explique la montée des tensions : les relations avec la Syrie, le problème israélo-palestinien et les difficultés politiques internes.

La création du Grand Liban par la France en 1920 est un terreau contestataire pour les nationalistes tant syriens que libanais, qui portent la revendication du rattachement du Liban à la Syrie. Damas cherche à élargir son influence politique sur le Liban et exerce diverses pressions qui raffermissent les tensions diplomatiques entre les deux Etats. De plus, dans le contexte de la guerre froide, le Liban prenant parti pour le bloc occidental, il refuse d’intégrer la République arabe unie, appendice du panarabisme Nassérien, et se distingue par une libéralisation sociétale, politique et économique.

Le problème palestinien est consécutif à la guerre israélo-arabe de 1948-1949. Le Liban va intervenir auprès des armées arabes pour deux raisons, le gouvernement mettant en place une géostratégie particulière face à l’état juif. La frontière entre le Liban et Israël fixée en 1920 par les puissances française et britannique est choisie comme ligne de cessez-le-feu lors de l’armistice israélo-libanais de mars 1949 ; elle est surveillée par une mission de la jeune ONU et constitue un foyer des tensions géopolitiques du conflit ; zone stratégique subissant de nombreuses tentatives de déstabilisation des deux camps.
Les réfugiés palestiniens sont accueillis au Liban, et sont répartis dans environ quinze camps près des grandes villes. De 100 000, le nombre des réfugiés augmente après la guerre des six jours de 1967 et après le Septembre noir (1970) à 250 000. Les camps favorisent la créations d’organisations palestiniennes politiques ou para-militaires (comme l’OLP) ; ils servent également de bases d’entraînement. Des opérations vont être lancées, à partir du Liban, contre Israël, qui réplique en attaquant le territoire libanais. Israël exerce ici une pression sur l’état Libanais pour le forcer à combattre les Palestiniens. La souveraineté du pays va être fortement touchée par la lutte israélo-palestinienne qui s’y exerce. Ce en dépit de l’accord du Caire de novembre 1969 qui, faisant reconnaître aux libanais la présence militaire palestinienne au Liban, pousse l’OLP à reconnaître la légitimité de l’état Libanais.

Les tensions politiques sont en effet exacerbées par la présence palestinienne au Liban. Le Mouvement national, dirigé par le druze Kamal Joumblatt, réunit les arabistes, tant chrétiens que musulmans, et se place dans le camps Palestinien. En face, les chrétiens défendent la souveraineté de la nation libanaise. Plusieurs d’entres eux, Camille Chamoun ou encore le président de la république libanaise Suleiman Frangié, créent le Front libanais. Vont s’y ajouter des tensions liées à la volonté d’émancipation du peuple vis-à-vis des communautarismes, de la recherche de la laïcité. Cela fait naître de nombreux partis politiques et mouvements syndicaux contestataires qui organisent de grandes grèves ; mais aussi des milices comme les Phalanges (ou Kataëb) fondées par Pierre Gemayel.

C’est dans ce contexte lourd de tensions sociales, religieuses et politiques que va se déclencher, après un incident dans la banlieue de Beyrouth entre milices, la guerre du Liban.

 

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